Christine Groetzinger, tutrice dans un EPHAD à Châtillon

Publié le 22.05.2017

Directrice de l'EHPAD Saint-Anne d'Auray à Châtillon, Christine Groetzinger nous parle de l'engagement de la structure, qui accueille des volontaires en mission de Service Civique grâce à une mise à disposition de l'agrément de la FEHAP.

Les jeunes apportent un soutien, un appui

Christine Groetzinger

EHPAD Saint-Anne d'Auvray à Châtillon (92)

Agence du Service Civique : En tant que directrice de l’EPHAD Sainte-Anne d’Auray, pourquoi avoir fait la démarche d’accueillir des volontaires en Service Civique ?
Nous avons décidé en 2012 de donner un questionnaire aux résidents pour savoir ce qui leur manquait. Nombre d'entre eux ont demandé un accompagnement individuel pour différentes tâches telles que de la lecture, des sorties, des jeux… 

 

Etes-vous un organisme agréé ou passez-vous par le réseau FEHAP ? Est-ce une « Mise à disposition » ?
Je passe par le réseau FEHAP grâce à l’agrément. 

 

Depuis, combien de temps accueillez-vous des volontaires en Service Civique ? Comment les choisissez-vous ?
Depuis 2013 avec un volontaire pour commencer, maintenant nous sommes à 5 volontaires. Le processus de recrutement est le suivant : 

  • Passage de l’annonce sur le site du Service Civique ;
  • Lecture de toutes les candidatures 
  • Coup de téléphone aux jeunes pour sentir leur motivation 
  • Entretien physique entre 1 et 2h pour discuter des motivations du jeune, de son projet en plus de la mission et en lien avec ce qu’il aime faire. 
  • Rencontre des autres volontaires et entretien avec ses 2 futurs tuteurs pour apprécier sa motivation et son intérêt. Parfois le jeune a sa réponse le jour J, parfois il revient pour une seconde entrevue. Tout dépend vraiment de sa motivation ! 

 

Vous proposez des missions dans le cadre de la Mobilisation Nationale contre l’Isolement des personnes Agées (MONALISA), pouvez-vous nous en dire plus, en quoi cela consiste ? Pour quelles missions ? Pour quelles actions?
Il s'agit d'une seconde mission qui consiste à lutter contre l’isolement des personnes âgées et/ou handicapées à leur domicile. Parmi les 5 volontaires accueillis, 3 sont en mission à l’EHPAD et 2 en mission dans le cadre de MONALISA. 

Les jeunes se rendent en binôme au domicile des personnes âgées pour un cours d’informatique, un cours de pâtisserie, une partie de scrabble, un café à l’extérieur ou juste des visites de convivialité. Ils sont encadrés par le Cadre de santé du Service de Soins Infirmiers À Domicile (SSIAD), qui les accompagne lors de chaque visite. 

 

Vous proposez des ateliers d’avenir pour les volontaires, pouvez-vous nous en dire plus sur l’accompagnement que vous offrez ?
Je rencontre les jeunes volontaires en tête à tête une fois par mois pour discuter de l’avancée de leur projet d’avenir après le Service Civique, connaître leurs ressentis au niveau des différents métiers rencontrés à l’EPHAD… En effet, pendant 15 jours - 3 semaines, les jeunes découvrent tous les métiers, afin de mieux connaître le rôle de chacun et le fonctionnement de l’établissement. 

Les volontaires rencontrent chaque résident, afin de recueillir leurs souhaits et besoins pour apporter les meilleures réponses à chaque partie (les jeunes et les anciens). Cette période leur permet de savoir où s’orienter et avec qui pour leur mission. J’encourage également les jeunes jusqu’au Concours de l’Institut de l’Engagement, où j’ai présenté 3 jeunes, qui ont tous été lauréats. 

C’est une fierté pour eux et pour moi. 

 

Que pensez-vous que le Service Civique puisse apporter aux jeunes?
Chaque jeune a un rapport de fin de mission à réaliser. Ce qui revient le plus dans ces rapports sont la prise de recul sur la vie de la part des jeunes grâce aux anciens, un gain de confiance en eux et une augmentation de la patience. C’est un partage entre les différentes générations au quotidien. 

 

Et à votre structure, aux bénéficiaires, aux salariés etc… ?
Les bénéficiaires pleurent à chaque fois qu’un jeune part. Les jeunes leur apportent un soutien, un appui, une écoute au quotidien, mais aussi une distraction. Pour les salariés, les volontaires sont un complément à leur activité. En effet, le personnel appelle parfois les volontaires pour qu’ils accompagnent les résidents à un rendez-vous médical. Ils les sollicitent également quand une personne âgée a besoin de discuter, ne va pas très bien… 

 

Louis-Marie, Emma, Arlette, Sœur Marie, Laurianne des volontaires, des bénéficiaires de votre établissement ont participé à la campagne institutionnelle « MerciAuxVolontaires », le choix a été naturel pour vous d’accepter d’y participer ? Si, oui pourquoi ?
Oui, tout est naturel parce que c’est donnant-donnant. On doit remercier les services publics pour ça. C’est une chance pour les résidents d’être accompagné et cela apporte beaucoup aux jeunes. Toute l’équipe de l’EPHAD était d’accord pour y participer. 

 

Avez-vous une anecdote à nous raconter ?
Alysson, volontaire en février 2014 s’occupait d’une femme atteinte de la maladie d'Alzheimer. La jeune femme avait créé un lien très fort avec la résidente malgré la maladie. Une fois sa mission finie, le lien a continué entre les deux femmes. Pour Noël, ses parents souhaitaient lui faire un cadeau surprenant, inviter sa « Loulou » pour le 25 décembre. J’ai accepté avec grand plaisir cette demande. La résidente a reconnu la jeune fille qui était en larmes face à cette surprise de taille.  Depuis, Alysson vit à Londres et vient une fois par mois rendre visite à cette dame, qui demande de ses nouvelles tous les jours ! 

 

Pensez-vous qu’il faut que les EPHAD /ESAT/Hôpitaux développent les missions de Service Civique ? Si, oui Pourquoi ?
OUI, oui et encore oui, car cela apporte beaucoup à la jeunesse et à la vieillesse à condition qu’on aide les jeunes à trouver leur voie, qu’on les encadre…